Archives mensuelles : septembre 2017

Les deux frères

image

Dans le top 10 de mes photos préférées de tous les temps !

Prise de conscience en faisant défiler mes photos tout à l’heure sur le téléphone. À 3 ans et 1 an et demi révolus, ça y est, Albert et Basile jouent ensemble. Pas uniquement l’un à côté de l’autre, mais ensemble, aux mêmes jeux.

La plupart du temps ça consiste à faire rouler et garer des voitures et des trains. Et quand ils sont dehors, je n’ai pas encore compris la nature exacte des « jeux », mais ça implique essentiellement de se mettre de l’eau partout et de salir des pantalons. Mais ensemble, donc.

Ce ne sont pas encore les jeux élaborés qu’ils auront sans doute plus tard, mais ça les occupe suffisamment pour que, très régulièrement, ils s’amusent dans leur coin, nous laissant vaquer à nos occupations de grands. Bien sûr parfois ça crie, ça veut le même jouet, mais de temps en temps ça gazouille gentiment – et durablement.

C’est beaucoup Albert qui parle, et Basile qui répond comme il peut. Je ne retiens pas tout, c’est toujours hyper mignon, parfois bizarre. Hier, ils étaient dans le jardin sous le lierre, et voilà ce que j’ai entendu :

« T’as vu Basile, ça c’est un nid. Ce n’est pas un escargot, mais c’est quand-même un nid, hein. »

(Gni ?)

L’autre jour, ils étaient au bain. Ils ont un petit livre de bain avec des poissons. Albert tournait les pages :

– Et ça c’est quoi Basile ?

– A payon !

– Oui Basile, et ça Basile c’est quoi ?

– A payon !

Etc…

Il est arrivé plusieurs fois qu’Albert me traduise une demande de Basile.

A table, les clowneries de l’un entraînent les rires de l’autre (pas toujours pour la plus grande sérénité des repas). La complicité était là depuis longtemps, je pense, mais j’ai l’impression de la percevoir de plus en plus, et particulier depuis les vacances d’août, et la rentrée.

New-York Neeww-Yooooork !

En ce moment, Basile réclame souvent son frère dans les moments critiques (par exemple quand on arrive chez la nounou). Et Albert, quand on se raconte la journée à venir le matin, ne manque jamais de mentionner le moment où il va rejoindre Basile à la descente du car.

Bref, ces deux-là construisent leurs liens fraternels, et c’est assez chouette à observer !

image

Cueillette de fraises (une passion commune) cet été chez Mounette. J’adore cette photo !

Bisous !

« Il faut tenir jusqu’à la Toussaint »

Photo d’identité (maison) pour le car !

Donc donc, il y a 15 jours, Albert a démarré l’école, et le premier jour s’est plutôt bien passé.

Arrivée au boulot un peu plus tard ce matin-là, j’en explique la raison à une collègue qui me dit « oh la rentrée en maternelle, c’est difficile, mais il faut tenir jusqu’à la Toussaint ». Une autre assure qu’il faut tenir 15 jours. Je pense alors que nous, on a plutôt de la chance…

Mardi, nouvelle première fois : le car ! Albert est très impatient et je le laisse tout joyeux chez Hélène, qui l’emmène au car chaque matin.

Quant à Basile, la nounou me rapporte que ça se passe bien, même s’il est très fatigué (après un week-end de baptême assez intense, rien d’étonnant). Toutefois, Basile est extrêmement difficile à coucher toute cette première semaine, et il nous fait des terreurs nocturnes deux nuits de suite (brrr).

Jeudi, premières difficultés : Albert ne veut pas aller à l’école, et il a peur du car, qui « fait du bruit ». Je le dépose un peu triste chez Hélène. Vendredi, idem, en pire. Et chaque soir je ne glâne que peu d’information, si ce n’est qu’il a pleuré « parce que… je voulais… toi ».

Vendredi soir, je quitte le boulot plus tôt pour aller chercher Albert à l’école et voir la maîtresse, afin d’être un peu rassurée sur sa bonne intégration. Or, c’est tout sauf rassurant : pendant cette première semaine, apprends-je, la maîtresse n’a pas entendu la voix d’Albert. Il n’a participé à aucune activité, n’a pas mangé, pas joué avec les autres enfants, n’a pas mis ses chaussures/chaussons quand on le lui demandait (ni même essayé : ils n’exigent pas que les petits le fassent tout seuls au début, mais il faut au moins qu’ils essayent). Il restait debout ou assis là où on l’emmenait, bouche entrouverte. Ahem. Et ce malgré les autres enfants qui parfois venaient le voir et même l’aider (pour les chaussures).

Bref, je tombe de ma chaise. Le diagnostic de la maîtresse est triple :

  • Il refuse l’école et ses contraintes,
  • Il subit beaucoup de changements d’un  coup (toute la journée à l’école, y compris cantine et sieste + une nouvelle nounou),
  • Il est en phase d’observation.

Connaissant mon Albert, tout ça semble assez juste (surtout la phase d’observation : le soir, Albert me donnait les prénoms de ses camarades, me racontait des choses qui je pense s’étaient vraiment passées, mais dont en fait il n’était pas acteur).

La maîtresse dit que c’est rare, mais que ça arrive, qu’il faut tenir (toujours ce mot), et me recommande de parler de l’école avec Albert, et de comment ça se passe, chose que, c’est vrai, on n’a pas beaucoup fait en amont.

Très chamboulée, je récupère mon Albert et vais chercher Basile, qui a passé une mauvaise journée chez la nounou pour cause de mal de dents. Le chien de la nounou saute sur Albert, qui hurle de surprise, se cogne, hurle encore plus fort, et Basile s’y met aussi pour faire bonne mesure. Joie et félicité. Le soir, conciliabule avec Olivier, remise en cause de tous nos principes d’éducation (trop bab’ ?), quête de solutions.

Isabelle m’a recommandé de lire avec Albert des livres sur l’école. Des collègues m’ont conseillé « Tchoupi à l’école » sur Youtube. Bon… Une semaine plus tard, Albert est tombé amoureux de « Martine à l’école » (prêté par Hélène), son nouveau livre de chevet (je ne sais pas comment lui dire en douceur qu’en 2017, le jour des enfants c’est mercredi, pas jeudi…).

La semaine dernière, Albert allait clairement mieux. Il met ses chaussons et chaussures tout seul à la maison (on a à peine insisté). Il m’a même dit qu’il n’avait plus peur du car. Mardi, Hélène a croisé la maîtresse qui a dit que lundi, c’était parfait ! Et vendredi soir, petit mail de la maîtresse :

« … Depuis notre conversation, le comportement d’Albert a complètement changé. Il « fait » avec les autres enfants et répond à nos sollicitations. Il joue également et accepte de faire une activité lorsque nous le lui demandons. Il répond à nos questions et même, s’il ne vient pas encore pour nous parler spontanément, je le sens moins perdu et plus à l’aise avec nous.
Je pense que cette évolution va se poursuivre. Albert a dû se sentir perdu à son arrivée dans la classe et le fait que nous ayons échangé à ce sujet et que vous ayez pu ensuite en parler ensemble lui a permis  de reprendre confiance… »

Elle conclue en m’invitant à la recontacter pour toute question, ou si je sens que quelque-chose ne va pas.

Côté Basile (parce que tout de même, lui aussi vit un gros changement), tout va mieux aussi. Il pleure toujours (vite fait) quand je le laisse le matin, mais il est content quand on arrive chez la nounou : il dit « Pié, Pié, Pié ! » (Marie-Pierre, qui se prononce donc comme « pompier »), « Mimi » (la fille de Marie-Pierre, 18 ans) et « Ju » (Jules, 2 ans, son copain de nounou).

On est bien rassurés, mais chat échaudé craignant l’eau froide, j’attends la Toussaint avant de crier définitivement victoire…

Tous derrière la tondeuse *

* Titre en référence à cet excellent ouvrage, un des livres préférés d’Albert et Basile ! (Au passage, je viens de découvrir que l’école des Loisirs a réalisé un jeu en ligne et des fiches pédagogiques autour de ce livre ! Je suis emballée.)

Voici une série de photos qui date de fin août, mais j’avais oublié de la publier… Olivier s’était mis à tondre et Albert et Basile ont aidé au ramassage des feuilles, en prenant ce travail très au sérieux. 😉 Je savais qu’un jour on rentabiliserait cette passion pour les brouettes !

Bisouuus !

Les mots de Basile #2

Prenez un mot, comprimez-le en une syllabe, ajouter une gestuelle éloquente : voilà globalement la recette « langage » de Basile ! Quelques exemples…

Ta : nutella

Esssss : merci

Pé : s’il-te-plaît

Grand : Grand-père

Kai : Claire

Pié : pompier

Bou : hibou

Bille : habiller

Deau : de l’eau

Core : encore

Pain : pain, évidemment

Quiche : Vache qui rit

Ka : canard

Uiii : oui

Kuche : couche

On atteint parfois les deux syllabes :

Cagot : Escargot

Ature : voiture

Tateau : gâteau

Dadie : Dadie, donc.

Descend : descendre

Abé : Albert

Coco : poule

Apin : lapin

Apot : pot

Et il en vient de nouveaux tous les jours ! Pipelette comme son frère, même s’il n’emprunte pas le même chemin (c’était rigolo aussi, quand Albert faisait de belles longues phrases en javanais)…!

La première rentrée

Et voilà, c’est fait ! Ce matin on est partis bien (trop) en avance, on a déposé Basile chez Marie-Pierre (nouvelle nounou), puis on a été à l’école avec Albert. Porte fermée, il était 8h40. J’en ai profité pour faire une photo, puis passer au périscolaire et finaliser l’inscription à à la cantine. Il y avait là un petit garçon qui a pris Albert sous son aile. On s’est ensuite perdu de vue mais quand on est arrivé dans l’école, Albert a très rapidement avisé une caisse de duplos et s’est mis à jouer, avec ce même petit garçon, réapparu comme par enchantement. Je me suis retrouvée là à ne pas savoir trop quoi faire, j’ai tenté un bisou et un « Au revoir mon doudou » mais Albert m’a complètement ignorée. Le temps de signaler à une maîtresse blasée (et entourée de parents angoissés) qu’Albert était propre mais que quand-même il fallait le relancer souvent, et zou, c’était fini ! Je n’aurais pas pu souhaiter mieux comme démarrage, mais bon.

Ce soir, je suis arrivée à temps pour empêcher Albert de monter dans le car scolaire (il était à fond). La récolte d’informations a été maigre :

« Oui, ça a été, on l’a changé une fois, il a fait un peu pipi sur lui » (l’Atsem)

« Il a un peu pleuré, mais il a mangé, il y avait du melon et des spaghetti bolognaise » (la dame de la cantine)

« Bonsoir. » (la maîtresse)

« Dans le dortoir les grands ils parlent » (Albert)

« J’ai pleuré parce que j’étais triste » (Albert)

« Il y a Kyan, et Donald, et (pas compris les autres noms) […] C’est les grands […] Chez les petits, il y a… les filles […] Et Kyan, c’est mon petit frère […] et les filles s’appellent Basile […] Si, Basile c’est un nom de fille […] Non, Basile c’est une fille ! » (Albert)

Voilà, voilà. Je crois qu’on en saura pas plus, c’est son univers à lui maintenant… Demain matin, Albert va prendre (enfin) le car scolaire ! Et le soir, il le reprendra pour rejoindre Basile chez Marie-Pierre, en m’attendant. La première des journées d’école normales, pour cette année en tout cas 🙂

Par contre, j’ai un avis de recherche :

WANTED

Si vous avez la moindre information sur ce qu’il est advenu de ce bébé, contactez les parents l’adresse suivante : ilsgrandissenttropvite@caramail.com.