« Il faut tenir jusqu’à la Toussaint »

Photo d’identité (maison) pour le car !

Donc donc, il y a 15 jours, Albert a démarré l’école, et le premier jour s’est plutôt bien passé.

Arrivée au boulot un peu plus tard ce matin-là, j’en explique la raison à une collègue qui me dit « oh la rentrée en maternelle, c’est difficile, mais il faut tenir jusqu’à la Toussaint ». Une autre assure qu’il faut tenir 15 jours. Je pense alors que nous, on a plutôt de la chance…

Mardi, nouvelle première fois : le car ! Albert est très impatient et je le laisse tout joyeux chez Hélène, qui l’emmène au car chaque matin.

Quant à Basile, la nounou me rapporte que ça se passe bien, même s’il est très fatigué (après un week-end de baptême assez intense, rien d’étonnant). Toutefois, Basile est extrêmement difficile à coucher toute cette première semaine, et il nous fait des terreurs nocturnes deux nuits de suite (brrr).

Jeudi, premières difficultés : Albert ne veut pas aller à l’école, et il a peur du car, qui « fait du bruit ». Je le dépose un peu triste chez Hélène. Vendredi, idem, en pire. Et chaque soir je ne glâne que peu d’information, si ce n’est qu’il a pleuré « parce que… je voulais… toi ».

Vendredi soir, je quitte le boulot plus tôt pour aller chercher Albert à l’école et voir la maîtresse, afin d’être un peu rassurée sur sa bonne intégration. Or, c’est tout sauf rassurant : pendant cette première semaine, apprends-je, la maîtresse n’a pas entendu la voix d’Albert. Il n’a participé à aucune activité, n’a pas mangé, pas joué avec les autres enfants, n’a pas mis ses chaussures/chaussons quand on le lui demandait (ni même essayé : ils n’exigent pas que les petits le fassent tout seuls au début, mais il faut au moins qu’ils essayent). Il restait debout ou assis là où on l’emmenait, bouche entrouverte. Ahem. Et ce malgré les autres enfants qui parfois venaient le voir et même l’aider (pour les chaussures).

Bref, je tombe de ma chaise. Le diagnostic de la maîtresse est triple :

  • Il refuse l’école et ses contraintes,
  • Il subit beaucoup de changements d’un  coup (toute la journée à l’école, y compris cantine et sieste + une nouvelle nounou),
  • Il est en phase d’observation.

Connaissant mon Albert, tout ça semble assez juste (surtout la phase d’observation : le soir, Albert me donnait les prénoms de ses camarades, me racontait des choses qui je pense s’étaient vraiment passées, mais dont en fait il n’était pas acteur).

La maîtresse dit que c’est rare, mais que ça arrive, qu’il faut tenir (toujours ce mot), et me recommande de parler de l’école avec Albert, et de comment ça se passe, chose que, c’est vrai, on n’a pas beaucoup fait en amont.

Très chamboulée, je récupère mon Albert et vais chercher Basile, qui a passé une mauvaise journée chez la nounou pour cause de mal de dents. Le chien de la nounou saute sur Albert, qui hurle de surprise, se cogne, hurle encore plus fort, et Basile s’y met aussi pour faire bonne mesure. Joie et félicité. Le soir, conciliabule avec Olivier, remise en cause de tous nos principes d’éducation (trop bab’ ?), quête de solutions.

Isabelle m’a recommandé de lire avec Albert des livres sur l’école. Des collègues m’ont conseillé « Tchoupi à l’école » sur Youtube. Bon… Une semaine plus tard, Albert est tombé amoureux de « Martine à l’école » (prêté par Hélène), son nouveau livre de chevet (je ne sais pas comment lui dire en douceur qu’en 2017, le jour des enfants c’est mercredi, pas jeudi…).

La semaine dernière, Albert allait clairement mieux. Il met ses chaussons et chaussures tout seul à la maison (on a à peine insisté). Il m’a même dit qu’il n’avait plus peur du car. Mardi, Hélène a croisé la maîtresse qui a dit que lundi, c’était parfait ! Et vendredi soir, petit mail de la maîtresse :

« … Depuis notre conversation, le comportement d’Albert a complètement changé. Il « fait » avec les autres enfants et répond à nos sollicitations. Il joue également et accepte de faire une activité lorsque nous le lui demandons. Il répond à nos questions et même, s’il ne vient pas encore pour nous parler spontanément, je le sens moins perdu et plus à l’aise avec nous.
Je pense que cette évolution va se poursuivre. Albert a dû se sentir perdu à son arrivée dans la classe et le fait que nous ayons échangé à ce sujet et que vous ayez pu ensuite en parler ensemble lui a permis  de reprendre confiance… »

Elle conclue en m’invitant à la recontacter pour toute question, ou si je sens que quelque-chose ne va pas.

Côté Basile (parce que tout de même, lui aussi vit un gros changement), tout va mieux aussi. Il pleure toujours (vite fait) quand je le laisse le matin, mais il est content quand on arrive chez la nounou : il dit « Pié, Pié, Pié ! » (Marie-Pierre, qui se prononce donc comme « pompier »), « Mimi » (la fille de Marie-Pierre, 18 ans) et « Ju » (Jules, 2 ans, son copain de nounou).

On est bien rassurés, mais chat échaudé craignant l’eau froide, j’attends la Toussaint avant de crier définitivement victoire…

2 commentaires

  1. Merci pour les nouvelles. …On s’inquiétait un peu des échos reçus de Dadie en début d’école d’Albert. Oufffff si il le vit mieux. Toute la famille va se sentir mieux…. et basile…que c’est dur le marib de les arracher à notre jambe…maman a le coeur gros. Plein de courage et on pense fort à vous. Des bisous des petits Rood

  2. Merci pour les nouvelles. …On s’inquiétait un peu des échos reçus de Dadie en début d’école d’Albert. Oufffff si il le vit mieux. Toute la famille va se sentir mieux…. et basile…que c’est dur le matin de les arracher à notre jambe…maman a le coeur gros. Plein de courage et on pense fort à vous. Des bisous des petits Rood

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