Mon Docteur Je-sais-tout et Mister Cacagoule

Albert chante tout le temps (il a même passé le virus à Basile). L’autre jour il meumeumait « Jolie bouteille, sacrée bouteille », hem.

Albert parle beaucoup, beaucoup beaucoup. Il raconte pleins de choses, à peu près tout ce qui lui passe par la tête, réel ou imaginaire, tout sur le même plan, c’est parfois compliqué à suivre (et alors quand Basile s’y met, ils entrent en résonance, c’est la Cantatrice chauve).

Albert va de plus en plus vite sur sa draisienne et depuis pas plus tard qu’aujourd’hui, il lève même les jambes dans les descentes (mais pas les trop pentues, là il préfère descendre de sa draisienne). Et il choisit toujours le chemin le plus compliqué, la partie de la route la plus caillouteuse et accidentée possible, pour rouler. Pas d’explication.

Albert épluche très bien les oignons. C’est sa grande spécialité et quand je commence à faire la cuisine, c’est un réflexe, il va dans le petit garde-manger chercher un oignon à éplucher. (la dernière fois, je faisais de la purée de pommes de terre, j’ai eu bien du mal à lui expliquer qu’on ne mettait pas des oignons dans toutes les recettes…)

Albert goûte (quasiment) tout. Et après il dit bien fort : « Maman j’ai goûté le/la champignon/brocoli/viande/carotte… » en espérant que ça suffira pour laisser le reste dans son assiette.

Albert a le sommeil élégant. Il dort grosso modo comme ça :

(« Bacchante endormie », Eugène Delacroix. Merci Google)

Albert a eu la varicelle (ça c’est fait). Une petite varicelle mignonne, trois boutons sur le visage, un peu plus sur le buste et le dos, rien sur les jambes, il ne s’est quasiment pas gratté, bref ce fut une affaire rondement menée (il l’a passé à Basile, chez qui ce fut un peu moins drôle). Sauf que, il appelait ça « la barbichette ». « Maman j’ai des boutons, c’est la barbichette ». Voilà voilà.

Albert a donc loupé l’école pendant une semaine, à cause de sa varicelle. Et pendant cette semaine (ça intéressera tous ceux qui suivent le dossier « Albert et l’école »), il a dit chaque jour qu’il était triste et qu’il voulait retourner à l’école.

Albert connaît les lettres (capitales), et il reconnaît à présent son prénom. Alors la maîtresse a enlevé le petit dessin sur son étiquette-prénom (à l’école, ces étiquettes permettent aux enfants de repérer leur place, leurs dessins, leur porte-manteau, etc.. En petite section, jusqu’à ce que les enfants sachent lire les lettres, chacun a un petit dessin sur son étiquette pour l’aider à la distinguer. Albert a eu un blaireau, d’ailleurs. On a pas posé de question). Mais Albert n’a pas du tout aimé qu’on lui enlève son blaireau-repère : pendant quinze jours, il tournait autour de la table du goûter, désespéré, ne trouvant pas sa place (chaque enfant est « placé » au goûter et doit trouver son étiquette, comme à un mariage, c’est très chic). Et toujours d’après la maîtresse, depuis qu’il a accepté l’absence de dessin, il brandit systématiquement son étiquette en criant « j’ai trouvée mon étiquette, maîtresse ».

Suite à l’anecdote précédente, la maîtresse a conclu qu’Albert n’aimait pas le changement. Ah-oui-vraiment ?

Dans la catégorie, « Albert à l’école », lors des vacances d’hiver, la maîtresse nous a remis un petit dossier. Il y a un « carnet de réussite », où elle colle au fur et à mesure des images quand il maîtrise bien quelque-chose (il y a encore pas mal de trous car c’est supposé durer toute l’école maternelle).

Il y a aussi un cahier de photos (il fallait qu’on le regarde avec lui et qu’on lui demande de commenter)…

Et enfin il y a un dossier avec pleins d’autres éléments de suivi (jusqu’où il sait compter, par exemple…), et notamment cette page rigolote où en octobre, elle leur a demandé d’écrire leur prénom (ouille).

Bref, suite à ça il y a avait un petit commentaire très personnalisé, j’ai trouvé ça chouette. On y apprend qu’Albert a bien progressé depuis la rentrée, qu’il a pris ses repères, même s »il lui arrive de paniquer quand il ne sait pas (ou qu’il pense ne pas savoir) faire quelque-chose. Il est bien intégré dans son groupe (youpi !). Pour la suite il est demandé (?) à Albert de prendre confiance en lui (tiens tiens) et de prendre plus d’initiatives.

Il est aussi indiqué qu’Albert « est un enfant qui sait beaucoup de choses et qui est ravi de pouvoir partager ses connaissances ». Avec Olivier ça nous a fait rigoler, ce petit euphémisme : entre nous, on l’appelle Hermione Granger.

Albert a une Némésis : l’habillage. Je me suis fait tirer les oreilles par la nounou car « à son âge, il faut qu’il s’habille tout seul vous savez »…

Albert aime regarder les nuages et la lune (qu’il qualifie systématiquement de « gibeuse », depuis qu’on a lu ça dans un livre).

Albert est très mélancolique, comme enfant. C’est un peu poignant parfois, mais bon on aime aussi l’idée qu’il ait une vie intérieure assez riche 😉 Du coup ce côté rêveur empiète un peu sur son efficacité au quotidien (habillage, tout ça !!). Bon, je ne vais pas jeter la première pierre.

A côté de ça, Albert fait des blagues. Il utilise volontiers un mot pour un autre, et ça peut être assez frais et inattendu, voire drôle même avec des critères d’adulte 😉 Le problème c’est que 3/4 de ces blagues comprennent le mot « caca » (genre, « cacagoule ») (c’est normal, dit la maîtresse, c’est une phase). Ça fait beaucoup rire les copains (je suppose) et évidemment, Basile. Nous, moins.

Tous les matins, Albert donne son biberon à Basile. Il y tient mordicus, personne d’autre n’a le droit de le faire. Et il fait des petites caresses sur la tête de Basile pendant que ce dernier boit son biberon.

Quelques mots d’Albert (c’est peu par rapport à l’intense production verbale du bonhomme, mais j’ai une mémoire de poisson rouge, et j’oublie sans cesse de noter).

En cours d’acquisition

« Maman il y a du courrier pour toi !  C’est écrit A… L.. .B… E… R… T… Maman, c’est écrit Maman ! »

Journaliste satirique ?

– En tu voudrais faire quoi, comme métier ? (c’est un peu prématuré comme question, je ne sais plus comment est venue cette conversation, je me souviens juste de la réponse…)

– Charlie ! (Rien à voir, je pense, avec l’hebdo bête et méchant, car Charlie est une camarade de classe… J’ai pas compris !)

Se reposer sur ses lauriers

– Et tu as fait quoi aujourd’hui à l’école ? Tu as fait une activité ?

– Des progrès, j’ai fait des progrès !

– C’est super ! Mais tu sais ce que ça veut dire, des progrès ?

– Oui, ça veut dire qu’on arrête de travailler !

Bon je m’arrête là parce que j’ai quand-même commencé cet article il y a trois mois et je n’arrive pas à le finir correctement, là voilà ça y est j’envoie, hop.

Bisouuuus !

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