Quand on rentre d’une escapade de quelques jours en ayant l’impression d’être partis un mois, alors on se dit que ce grand week-end a rempli ses fonctions : évasion, détente, rencontres et découvertes.
Première étape, la vie dans les arbres ! Depuis quelques temps l’idée de passer la nuit dans une cabane dans un arbre me tentait, et nous avons sauté le pas au domaine de Poiseul, qui a équipé son beau parc de diverses cabanes : des familiales (4 m de hauteur, double cabane et grande terrasse au milieu) et des nids d’amouuur (7-8 mètres de hauteur et petite terrasse).
Comme Olivier était d’humeur taquine lors de la réservation, on a pris la plus aventureuse, la cabane de la Mare, déconseillée aux sujets au vertige et tout : pas d’escalier, juste une échelle pour grimper, 7 m de hauteur et une terrasse à 11 m. J’avais un peu peur de ne pas réussir à monter et de devoir les supplier à genoux au dernier moment pour échanger avec une chambre dans la maison (ils font aussi chambre d’hôte). Mais c’était génial, tout est très sécurisé, on a vaincu le vertige : we did it. On a pique-niqué le soir et le lendemain, le petit déjeuner nous attendait dans un panier, en bas, il ne restait qu’à le hisser dans la cabane au moyen d’un système de poulie.
La cabane en soi est toute petite quoique jolie : tout en bois, la place pour un lit, un petit poêle (ils ouvrent en hiver), une toilette sèche et des petites étagères avec bougies (pas d’eau, pas électricité, donc). C’est très romantique, nuit muy caliente à la clé.
Au petit matin, après avoir rendu – à regrets – la cabane, direction Tournus, ses jolies rues piétonnes, son abbaye romane et ses noms de rue de Harry Potter.
On a ensuite visité la cité médiévale de Brancion sous un soleil de plomb (du genre qu’on avait oublié que ça existait). Un harpiste s’était installé dans la toute petite et toute décrépie église romane et nous l’avons écouté un bon moment.
Le soir, découverte de notre second hébergement, pour trois nuits : le gîte La Moutonnerie est une ancienne bâtisse agricole au milieu des vignes avec vue sur la vallée, non loin de Cluny, en cours de rénovation. L’objectif des propriétaires est d’en faire un bâtiment complètement écologique : matériaux, isolation, chauffage, récupération d’eau de pluie, etc, etc… On a été un peu déçus en arrivant car il n’y a pas encore de jardin ni d’aménagement extérieur, tout est en chantier ! Mais les chambres déjà aménagées et les pièces communes sont superbes et l’ambiance bab est sympa. Et Olivier a pris pleins de notes sur l’éco-bâtiment et les éco-matériaux, pour la Ivors-zon.
Le vendredi, location de vélos et balade sur la « voie verte », une belle voie goudronnée aménagée sur une ancienne voie ferrée et réservée aux cyclistes et randonneurs. On a été de Cormatin à Cluny (14 km) et retour le soir. Quels sportifs.
L’église de l’abbaye de Cluny, construite au 12e siècle, était la plus grande du monde chrétien jusqu’à la construction de Saint-Pierre de Rome.
Les proportions sont gigantesques, mais il n’en reste qu’un dixième aujourd’hui. Après la Révolution l’ensemble a été vendu comme carrière de pierres (hein?).
On a également visité le Haras National de Cluny, construit sous Napoléon, avec les pierres de l’ancienne église (oups). Il a pour objectif la reproduction des différentes races de chevaux (de trait, de course… On a vu pleins de beaux étalons !) ainsi que le développement des sports et arts équestres (nous avons pu assisté à une démonstration de dressage). Le soir, retour au gîte, manger, zzzz.
Aux orages qui nous ont réveillés au cœur de la nuit ont succédé de nombreuses averses, tout au long de la journée suivante. On a donc fait beaucoup de voiture : Charolles (un steack s’il vous plaît !), Paray-le-Monial (belle église d’abbaye qui donne une idée de ce que fut Cluny), la ville d’Autun et les portes du Morvan, la petite bourgade médiévale de Saint-Gengoux le National, et la communauté de Taizé où Olivier a très vite retrouvé ses marques. On a acheté de la poterie réalisée par les frères, des bouquins et l’on a participé à la prières du soir, en compagnie des plusieurs milliers de jeunes (et moins jeunes, donc) qui y séjournent actuellement : très impressionnant.
Le lendemain, adieu au gîte, cap au nord ! Sur la route du retour nous avons visité les hospices de Beaune construits en 1443, à l’époque où (minute historique) les Bourguignons régnaient sur un vaste territoire (de la Bourgogne actuelle jusqu’à la Suisse + Belgique actuelle + Luxembourg + des petits bouts de Pays-Bas !) et où la Guerre de Cent ans ravageait la région, à tel point que 80% habitants de Beaune vivaient dans le dénuement. La fondation de ces hospices, gérés par des sœurs, fut donc bienvenue. ils ont fonctionné jusque dans les années 1960 et la construction d’un hôpital plus moderne !

Les hospices de Beaune. L’usage des tuiles émaillées (dont ils ont usé et abusé, c’est si joli) viendrait d’Europe de l’est, semble-t-il !
Et puis juste avant de quitter la région, un arrêt à l’abbaye de Cîteaux pour y acheter du fromage du même nom, que les moines fabriquent depuis pfiouloulou longtemps, et qui est délicieux (une sorte de Reblochon ++). Voilà voilàà !
Waaaah! Quel génial post! Sérieux, merci, c’était un vrai vrai vrai vrai bonheur à lire et à suivre en images. J’adore l’idée de la cabane tout en me réjouissant que ce n’ait pas été la nuit des orages, ça aurait pu être rude, nan? Ou est-ce que c’est très bien équipé?
Bravo aux aventuriers!
Merci! Oui, on a eu beaucoup de chance, je ne sais pas du tout comment ça se passe en cas d’orage… C’est vraiment bien abrité et sécurisé donc je ne pense pas que la pluie soit problématique, mais la foudre? brrr…